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Mariage forcé

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    Si les mariages forcés tendent à disparaître, notamment avec les nouvelles générations, leur existence persiste toujours.

    Le mariage forcé est le phénomène par lequel une ou deux personnes sont contraintes de s’unir de manière civile, religieuse ou coutumière.

    Les victimes du mariage forcé

    Peu évoqué en société, le sujet du mariage forcé touche aussi bien des mineurs que des majeurs.

    Néanmoins, la plupart des victimes s’avèrent être des femmes et des jeunes filles.

    La lettre de l’observatoire national des violences faites aux femmes relève d’ailleurs que parmi les victimes du mariage forcé, 4% sont des femmes issues de l’immigration et précise que 2% des filles d’immigrés nés en France âgées de 26 à 50 ans ont subi un mariage forcé.

    Le mariage précoce est un des maux traversant les océans.

    En effet, l’UNICEF chiffre à 700.000 millions de femmes dans le monde qui se seraient mariées avant l’âge de 18 ans.

    Parmi celles-ci, 250.000 millions se seraient mariées avant l’âge de 15 ans.

    Ce constat terrifiant est la raison pour laquelle des dispositions concernant les mariages précoces et les mariages forcés en général ont été prises.

    Les textes français prohibant le mariage forcé

    En outre, il est essentiel de rappeler que la loi réprime tout comportement incitant à procéder à un mariage entre deux êtres qui ne souhaitent pas se marier.

    Conformément à l’article 16.2 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, “le mariage ne peut être conclu qu’avec le libre et plein consentement des futurs époux.”

    Aussi, l’article 146 du Code civil indique qu’il n’y “a pas de mariage lorsqu’il n’y a point de consentement.”

    Ces articles consacrent donc la liberté de choisir son futur époux ou sa future épouse.

    Aussi, la loi française met un point d’honneur à réprimer tout mariage d’enfants.

    L’article 144 du Code civil précise ainsi que “le mariage ne peut être contracté avant dix-huit ans révolus.”

    Bien qu’il existe des cas exceptionnels au mariage d’individus mineurs de 18 ans, le principe reste bien celui de la prohibition du mariage des enfants.

    Également, l’article 222-13, 6° bis du Code pénal précise que : “Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises contre une personne, en raison de son refus de contracter un mariage ou de conclure une union ou afin de la contraindre à contracter un mariage ou à conclure une union.”

    Bien qu’il n’existe pas d’infraction autonome concernant le mariage forcé dans le Code pénal, le fait d’infliger des violences à l’encontre d’un individu refusant de procéder au mariage constitue une circonstance aggravante de l’infraction relative aux violences.

    Les différentes formes de contrainte exercées

    Les contraintes relatives au mariage forcé peuvent revêtir plusieurs formes.

    D’abord, les victimes d’une telle union peuvent y être contraintes par l’exercice de la violence.

    Cette violence peut être physique, psychologique, verbale ou encore sexuelle.

    En effet, les victimes s’opposant au mariage forcé peuvent recevoir des coups jusqu’à ce qu’elles cèdent.


    Ces dernières peuvent également subir des menaces afin de procéder audit mariage.

    En outre, le mariage forcé peut être induit par des contraintes d’ordre administratif relatives à la vie de la victime.

    Parmi ces dernières, figurent des violences administratives telles que la rétention de documents officiels, comme un passeport ou un visa ; mais l’exercice de violences financières.

    De plus, le mariage forcé peut être la conséquence de manœuvres frauduleuses ayant contraint la victime à se rendre dans un pays étranger afin de procéder à l’union.

    Les conséquences d’un mariage forcé

    Les victimes d’un mariage forcé sont plus enclin à devenir des victimes de violences conjugales.

    Comme évoqué précédemment, les violences peuvent être physiques, verbales, psychologiques ou sexuelles.

    En partant du postulat que le consentement de la victime n’a pas été pris en considération pour le mariage, il est fréquent que ce consentement soit également ignoré vis-à-vis des relations sexuelles.

    Les victimes de mariage forcé sont donc enclin à subir des viols conjugaux.

    En plus des violences pouvant être endurées durant la vie maritale des victimes du mariage forcé, d’autres conséquences peuvent advenir.

    Si les victimes ont fait l’objet d’un mariage précoce, soit un mariage avant 18 ans, un impact sur la scolarité de ces dernières est possible.

    En effet, une hausse de l’absentéisme, des résultats faibles et un comportement versatile ont déjà été observés à la suite d’un mariage forcé.

    Par ailleurs, des troubles comportementaux peuvent se déclencher postérieurement au mariage forcé.

    Parmi ces derniers, se retrouvent des états de stress post-traumatiques, des troubles d’anxiété ou encore des troubles dépressifs.

    Ces états peuvent être liés aux épisodes de violence subis avant et après le mariage forcé ainsi qu’à un conflit de loyauté que les victimes éprouvent par rapport à leur famille.

    De telles conséquences peuvent conduire au développement de tendances suicidaires.

    Les solutions pour vous aider

    Si vous êtes menacé(e) de subir un mariage forcé, des solutions existent pour vous aider.

    Si vous n’êtes pas en mesure d’en parler avec votre entourage, il est important de le faire avec des professionnels, comme un médecin, une association spécialisée dans les violences faites aux femmes, un ou un(e) assistant(e) social(e), un ou une avocat(e).

    Vous pouvez également contacter le 3919 par téléphone, qui vous écoutera et vous conseillera sur les démarches à suivre afin de vous protéger.

    Il est également conseillé d’aller signaler les faits à des services de police ou de gendarmerie.

    En se rendant sur place, ces services pourront vous inciter à consulter des psychologues.

    Ces derniers sont également joignables au numéro de téléphone 17.

    La médiatisation du mariage forcé ainsi que la professionnalisation des intervenants sur ce sujet ont eu pour conséquence de développer les dispositifs d’accueil et d’aide aux victimes.

    Si les services dédiés à l’orientation des victimes de mariage forcé sont accessibles en France, la situation se complique dans le cas où les victimes se marient à l’étranger et ne parviennent pas à revenir sur le territoire français.

    De ce fait, si vous ou une personne de votre entourage est menacé(e) de subir un mariage forcé, n’hésitez pas à en parler.

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