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La vie des femmes détenues

    La vie des femmes détenues est chaotique, remplie de sévices et de violences. Elles ont toutes été dans leur parcours des victimes.

    Le monde de la détention est un monde de trahisons, de violences, d’ambivalence qui broie les femmes détenues, plus encore que les hommes détenus.

    Le taux de femmes détenues ayant vécu des violences est proche des 100%. Au-delà des coups et des viols subis, il s’agit d’une violence multiforme que les femmes subissent : brimades, humiliations, inceste, séquestration, isolement, interdiction d’entrer en contact avec sa famille et ses amis, harcèlement pour faire cesser une activité professionnelle…

    Cette expérience de la violence dépasse le cadre conjugal.

    Elle peut être enracinée dès l’enfance par le grand-père, le père, le beau-père, l’oncle, le frère… Elle caractérise généralement l’ensemble des relations familiales.

    Ces femmes ont aussi pu connaître cette violence en dehors du cadre familial ou du couple, notamment à travers une agression ou une situation d’exploitation sexuelle.

    Quel que soit leur âge, leur culture, leur religion ou leur milieu social, la vie des femmes détenues est toujours marquée par la brutalité.

    Femmes violentes ou femmes victimes ?

    Une chose est sûre, les femmes sont marquées par la violence. Mais les femmes violentes peuvent-elles être considérées comme des victimes ? Et les femmes victimes deviennent-elles violentes ?

    Pour la plupart, les femmes détenues ont développé au cours de leur vie « une culture de la résistance », étant habituées à vivre avec de la violence dans leur quotidien. Ce qui leur permet de se construire, avec tout de même certaines fragilités.

    C’est pourquoi, le statut de victime dans leur vie amoureuse, amicale, parentale, n’exclut pas le recours à la violence pour se protéger.

    La vie en prison : une liberté retrouvée, un nouveau contact avec leur corps ?

    Les femmes supportent mal la prison. Elles ressentent un sentiment de culpabilité envers leurs enfants et leur famille, ainsi qu’un sentiment de honte.

    Les conditions de vie sont plus difficiles pour elles que pour les hommes : moins de travail, contrôles plus étroits que chez les hommes…

    Les femmes enceintes ou mères d’enfants en bas âge ne sont pas toujours suivies (gynécologue), pour les accouchements.

    De même, il y a peu de suivi psychologique et psychiatrique.

    Les mesures de sécurité étaient moins présentes, mais aujourd’hui, les principes sont bousculés avec l’arrivée de femmes mises en cause pour infraction à caractère terroriste.

    En détention, les liens maternels se distendent, de même que les liens conjugaux et amicaux qui sont éprouvés par l’incarcération et qui peuvent aller jusqu’à la rupture.

    Dans cette hypothèse, l’isolement a un impact psychologique fort puisqu’il n’y a pas de courrier, pas de téléphone, pas de parloir.

    L’éloignement géographique joue un rôle important pour beaucoup d’entre elles dans l’isolement puisque les proches ne viennent pas si la prison est loin de chez eux.

    Il est fréquent que les hommes quittent leurs femmes qui sont en détention. Ce qui n’est pas le cas des femmes maintiennent les liens avec leur mari détenu, même si ce dernier est condamné à une lourde peine.

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